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FRANCE :
ON EN PARLE


AFFAIRE UMMO
Bonsoir à tous, 
... j'ai rédigé, dans le calme, ma réponse à Jean-Pierre Petit, en fichier joint, au format texte seul, pour que tout le monde puisse le lire.
 Bonne lecture.
 Gildas Bourdais

L'affaire Ummo
 Réponse de Gildas Bourdais aux commentaires de Jean-Pierre Petit
 (samedi 19 janvier 2002)

Le site UFOCOM a publié les commentaires de Jean-Pierre Petit sur mon article "Retour sur l'affaire Ummo". Son texte a été retiré à la demande de l'auteur, mais il y est resté assez longtemps pour être lu, téléchargé et recopié ailleurs sur le web. Il est donc légitime de ma part de répondre à mon tour.

J'avais pris bien soin de limiter mon étude à cette affaire, sans faire de digressions sur d'autres aspects de l'ufologie. Jean-Pierre Petit a choisi de parler surtout d'autres choses, et fort peu de l'affaire Ummo proprement dite. Mais voyons ce qu'il en dit.

Jean-Pierre Petit n'a pas jugé utile de reprendre point par point mon article, se contentant de dire qu'il contient "beaucoup de propos superficiels", donnant "l'illusion d'un travail important", et qu'il ne va pas "souligner une à une ces incongruités". Il donne juste comme exemple de point faible le fait de douter que les Ummites auraient pu enregistrer, à 15 années-lumière, un signal radio très faible, non directionnel, venant de la Terre. Pour ma part, je continue à penser que le point faible est bien dans la lettre ummite ! A contrario, il est non moins étonnant qu'ils n'aient pas été capables, à leur arrivée dans l'environnement terrestre, de capter nos ondes de télévision.

Au sujet de la structure gémellaire du cosmos, Petit me reproche d'avoir recherché des textes où ce thème se trouve mentionné. Et, dit-il, "on peut jouer très facilement à ce petit jeu de 'antériorité...". A cela je réponds tout simplement que le seul texte dont l'antériorité est discutée est celui du physicien russe Sakharov, mais c'est Petit qui l'a cité ! Il était si intrigué par sa découverte qu'il a envisagé que Sakharov avait peut-être eu connaissance des lettres ummites. Moi, j'ai posé la question inverse : les auteurs des lettres ummites  connaissaient-ils l'étude de Sakharov, qui date de la même époque ? J'ai évoqué par ailleurs les théories des supercordes, qui sont une autre approche,  très différente, d'un espace à dix ou onze dimensions, pour faire remarquer que l'on trouve aussi l'idée de dix dimensions dans la lettre ummite ! C'est pourquoi je m'étonne que Petit écrase ces théories de son mépris. Mais j'y reviens plus loin.

A l'appui de l'authenticité des lettres ummites, l'argument principal de Jean-Pierre Petit est leur richesse scientifique, et leur cohérence dans la durée : "35 années sans avoir le mot de la fin". Une "manip de désinformation", pense-t-il, ne pourrait durer aussi longtemps. Mais c'est négliger le fait que la protection du secret sur les ovnis est en place depuis plus de 50 ans. La politique de désinformation est toujours active et efficace, et nous en avons encore eu quelques exemples édifiants l'année dernière, comme la soi-disant fermeture du Bureau des soucoupes volantes britannique, mensonge éhonté repris par toute la presse. N'en doutons pas, il y a des services puissants et organisés (on pense évidemment aux Etats-Unis mais aussi à la Russie) qui travaillent dans la longue durée. L'une de leurs techniques les plus efficaces est la "désinformation amplifiante", justement dénoncée par le rapport du COMETA. En revanche, la question se pose sérieusement pour l'affaire Ummo.

Pour illustrer la richesse scientifique des lettres ummites (que je me garde de contester, tout en notant que de nombreuses faiblesses ont été signalées), Jean-Pierre Petit donne un nouvel exemple, l'idée de vitesse variable de la lumière, qu'il a exploitée dans ses travaux scientifiques. L'ennui, c'est que une fois de plus, ce n'est pas une idée entièrement originale. Sans être un grand scientifique, chacun peut vérifier cela dans les revues de vulgarisation. En voici deux exemples récents :
Revue "Pour la science" de mars 2001. Dossier cosmologie, article "Les cosmologies de repli". L'auteur, Joao Magueijo, qui est maître de conférences en physique théorique à l'Imperial College de Londres, rappelle que l'idée de variation des constantes fondamentales n'est pas nouvelle, depuis Paul Dirac et ses travaux sur la variation des constantes dans les années 30. Il présente sa propre théorie de la vitesse variable de la lumière, à laquelle il travaille depuis quelques années avec ses collègues Andreas Albrecht, de l'université de Californie, et John Barrow, de l'université de Cambridge. Il cite aussi les travaux de John Moffat, de l'université de Toronto, et Ian Drummond, de Cambridge, qui y travaillent de leur côté.

Revue "Science et Avenir" d'octobre 2001. Article "Les quatre forces de la nature  chamboulées". Une équipe australienne a mis en évidence récemment que les constantes "bougent". L'article commente ainsi la découverte : "L'ironie de l'histoire, c'est que les théoriciens n'ont guère été surpris. Voilà près de soixante-dix ans que l'inconstance des constantes est dans l'air du temps". Cela fait partie de la "longue marche de la physique vers l'unification des forces".

Revenons sur les critiques acerbes de Jean-Pierre Petit contre la famille des théories dites des "supercordes". Il dénonce de nouveau le livre de Brian Greene (et non pas Michael Greene, qui a travaillé lui aussi sur les supercordes), "L'Univers élégant" comme une "authentique escroquerie intellectuelle", et il s'en prend même à présent à Stephen Hawking, qu'il qualifie aimablement de "génie auto-proclamé" et de "chimère médiatique". Faut-il rappeler que celui-ci occupe un poste éminent à l'université de Cambridge, et que ses travaux de cosmologie jouissent d'une certaine réputation ? Il est intéressant d'observer que cet éminent physicien évoque justement les supercordes et les évolutions récentes de ces théories (la théorie M et les p-branes) dans son nouveau livre, "L'Univers dans une coquille de noix", qui vient de paraître aux éditions Odile Jacob (incidemment, ce livre très bien illustré semble destiné à un large public, mais il est en réalité d'une lecture difficile). Ces théories vont-elles aboutir ? Les physiciens qui les développent n'en sont pas  sûrs eux mêmes, mais il est clair qu'on en parle de plus en plus. Plusieurs prix Nobel, par exemple Murray-Gell-Mann dans son livre "Le Quark et le jaguar", ont manifesté leur intérêt pour ces idées. Il y cite Michio Kaku, auteur de l'excellent livre "Hyperspace", comme l'un des physiciens travaillant au développement de ces théories. Tout cela pour dire que je suis à l'aise pour citer ce livre dans mon article, ce que me reproche Jean-Pierre Petit.

Jean-Pierre Petit va encore plus loin dans la critique de ses collègues, en déclarant que tous les experts cités dans mon article sont des "ringards scientifiques". Un peu éberlué, je me suis relu et j'ai trouvé, entre autres, le nom de l'astrophysicien Jean-Claude Pecker, que Petit avait trouvé assez bien pour lui préfacer son livre "On a perdu la moitié de l'Univers",  paru il n'y a pas si longtemps, en 1997. Bigre ! il a dû se "ringardiser" à toute vitesse ! Mais venons-en à sa critique virulente de l'ufologie.

Jean-Pierre Petit s'en prend vivement à l'ufologie française, dont l'histoire fut "minable, du début jusqu'à la fin". Plus généralement, il fustige l'ufologie en général  et compare les ufologues  aux "bandar-logs", qui en sont encore "à l'âge de la pierre taillée" et qui n'ont "jamais produit la moindre idée originale".  Je ne vais pas batailler sur ces tirades ridicules. Je me contente de remarquer que c'est le physicien et ufologue américain Stanton Friedman qui a eu le premier l'idée de la MHD pour aéronef, qu'il a très clairement formulée dès 1968 (voir mon article), c'est à dire près de nombreuses années avant Jean-Pierre Petit. Il faisait référence au modèle de l'ingénieur S. Way pour sous-marin, testé avec succès en 1966. Rappelons d'autre part que le professeur Auguste Meessen  a développé dès 1973 un modèle de MHD pour aéronefs dite "à conduction" (voir la revue "Inforespace", numéros 8 et 9).  De plus, il a reconnu l'antériorité de Friedman ("Inforespace numéro 10). Tout cela est dit clairement dans le livre "OVNIS : la science avance" (pages 175 et 176). Le professeur Meessen a ensuite développé longuement, de manière tout aussi indépendante, un modèle de MHD "à induction" à partir de 1986-1988, auquel il travaille encore aujourd'hui. Tout cela ne mérite certainement pas les insultes de Jean-Pierre Petit.

J'aurais encore pas mal de remarques à faire, car je connais la fausseté de certaines affirmations de Jean-Pierre Petit en ce qui concerne l'ufologie française, mais je crois préférable de m'en tenir là et ne pas prolonger ce débat inutilement. Juste un mot encore pour illustrer ce que je dis. Petit croit que j'ai été "très impressionné" par le rapport du COMETA. Eh bien, je n'ai jamais dit cela. Ce qui m'a impressionné, en revanche, c'est la virulence des critiques dont il a été l'objet en France, de la part non seulement de Pierre Lagrange et Perry Petrakis, entre autres, mais aussi de Jean-Pierre Petit, alors qu'il a fort intéressé les ufologues à l'étranger.

 Gildas Bourdais (France)


20.01.2002
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